Le nom du village viendrait de l'époque Gallo-romaine, du nom propre BUNUS ou BUNO suivi de CURTIS désignant une COUR ou une FERME. Le nom du village apparaît dans les textes au XIème siècle:
Nom du village au cours des siècles:
- BUISNICOURT en 1096
- BUSNICURT en 1142
- BUIGNICORT en 1213
- BEUGNICOURT au XVIIIe
Des objets gallo-romains, dont une patère à tête de bélier, furent découverts au village en 1807, ainsi qu'une urne à incinération datant du haut Empire Romain (Ier et IIème siècles après J.C.), accompagnée de divers objets féminins (palette à onguent, miroir...). Ces découvertes attestent la présence d'une occupation romaine, sans doute sous la forme d'établissements agricoles. En effet, l'urne à incinération était utilisée dans le cadre d'habitats ruraux. Souvent, il ne s'agissait que de petites sépultures regroupées au fond du jardin, alors que dans le cadre de l'habitat urbain de véritables nécropoles étaient édifiées.
Le site castral de BUGNICOURT
Des fouilles archéologiques menées rue de la Rose d'avril à décembre 2005 suite à un projet de lotissements, mettent au jour le site castral de BUGNICOURT datant du XIe siècle (motte castrale située à 125 mètres à l'ouest de l'église). La zone fouillée est située sur une butte naturelle qui domine la campagne. Le site est occupé dès l'antiquité (une ferme) puis semble abandonné jusqu'au IXe-Xe siècles. C'est au XIe siècle qu'est construit le premier donjon en bois qui est simplement ceinturé d'une palissade et d'un petit fossé. Fin du XIe siècle, le donjon est doté de larges fossés, le site castral se compose d'une haute-cour où se trouve le donjon et d'une basse-cour aux bâtiments en bois comprenant une ferme et des structures agricoles. Entre 1150 et 1200, un nouveau donjon est construit, toujours en bois, la haute-cour est agrandie et un nouveau fossé est creusé. Vers le début du XIVe siècle, le site castral disparaît. Construit vers la fin du XIe siècle, au moment où les comtes de Flandre et de Hainaut se disputent l'Ostrevent, le donjon a sans doute joué un rôle lors de ces conflits. Outre cette motte, un château fort était établit de l'autre coté de l'église, à l'emplacement occupé aujourd'hui par une ferme.
Des seigneurs célèbres
En 1326, d'après Gilles de Musy, abbé de Saint Martin de Tournai: Eustache d'Auberchicourt, seigneur de Bugnicourt et autres lieux, riche propriétaire de terres sises sur Villers et Fressain, reçut courtoisement dans son château d'Auberchicourt, le jeune Prince de Galles et sa mère Isabelle de France, épouse du Roi Edouard II... ...la reine Isabelle passa au château fort de Bugnicourt où Eustache la reçu magnifiquement....
Vers 1370, la seigneurie de Bugnicourt fut unie à celle de Fressain, en possession d'Otte de Lalaing. Au XIVème siècle, Ponthus II de Lalaing, seigneur de Bugnicourt, fameux général de Charles-Quint, y possédait le château.
Le château fort de Bugnicourt fut brûlé en 1521 par François Ier. En 1581, les troupes françaises de la garnison de Cambrai l'occupèrent avant d'en être délogées par les troupes espagnoles. Le village ne devint durablement français que sous Louis IV.
Les familles de Sainte-Aldeonde-Noircarmes, Lebanc et de Trainel se succédèrent à la tête du village jusqu'à la Révolution. Le Marquis de Trainel, aujourd'hui bon géant de Villers-au-Tertre, fut à partir de 1728 le dernier grand seigneur de Bugnicourt, il est connu comme étant l'un des fondateurs des Mines d'Aniche dont l'histoire est racontée au Musée de la Mine de Lewarde.
Plusieurs bornes ont été découvertes dans les bois et portent les inscriptions FW: Flandre-Wallonie, BH: Bouchain en Hainaut. Ces bornes rappellent que le village fut rattaché à la province de Flandre-Wallonie en 1728 alors qu'il faisait partie du Hainaut depuis 1160. L'une d'entre elles décore aujourd'hui le massif de fleurs près du monuments aux mort.
(SOURCES: C.A.D Communauté d'Agglomération du Douaisis, Direction de l'Archéologie Préventive; Ecole Marcel Pagnol de Bugnicourt, SIRA)
Armoirie (Héraldique)
Les armes de Bugnicourt se blasonnent ainsi :"D'hermines à la croix de gueules chargée de cinq roses d'or."
À Bugnicourt, après avoir appartenu à la maison d'Auberchicourt, cette seigneurie passa, vers 1370, dans la maison de Lalaing, puis, en 1557, dans celle de Sainte-Aldegonde-Noircarmes.
Ce sont les armes de cette famille qui sont données, qui sont sculptées au-dessus du portail de l'église, avec la date de 1564. En 1789, le seigneur de Bugnicourt était le marquis de Traisnel, de la maison d'Harville des Ursins.
Ce blason est commun à trois communes : Aniche, Bugnicourt et Rieulay. Il s’agit des armes de la famille seigneuriale Sainte Aldegonde Noircames, dont on trouve les origines dès le XIIIe siècle en Artois près de Saint-Omer.
L’histoire de cette grande famille est en partie liée aux couleurs du royaume d’Espagne à l’époque où notre territoire était bourguignon. On y trouve quelques personnages qui se sont illustrés par des actions militaires ou des charges importantes. Ainsi Philippe de Sainte Aldegonde fut conseiller d’État et chambellan de Charles Quint. Son fils Maximilien, détenteur de la Toison d’or, fut gouverneur d’Arras et de Namur.
À Rieulay, un membre de cette famille fut baron de Rieulay en 1664. Son dernier descendant est mort en 1821 : il s’agissait de Philippe Louis Maximilien, un courageux chevalier aux idées nouvelles durant la Révolution française. Il avait misé sa fortune dans la recherche du charbon qui en vérité se trouvait sous ses pieds, dans son château de Rieulay, une bâtisse médiévale tombée en ruine et malheureusement détruite en 1857.
À Aniche, les terres sont passées sous la seigneurie de Sainte Aldegonde vers la fin du XVIe siècle avant de passer deux siècles plus tard dans la famille du marquis de Traisnel, créateur de la compagnie des mines d’Aniche.
À noter que le logo reprenant ce blason pour identifier la ville d’Aniche a été remplacé depuis. Une nouvelle identité visuelle qui repose sur l’ascension attendue de la ville par le A d’Aniche associé à la pyramide de verre, symbole de l’industrie qui a fait la richesse de la ville.
Démographie
Évolution démographique
1962, 786 habitants - 1968, 811 habitants - 1975, 765 habitants
1982, 928 habitants - 1990, 934 habitants - 1999, 870 habitants
2007, 904 habitants - 2009, 914 habitants - 2010, 967 habitants
2011, 964 habitants - 2012, 967 habitants
Données sur la population en 2007 :
part des hommes (%) 50,4 - part des femmes (%) 49,6
Depuis 1962, la population a augmenté de 181 habitants, soit une progression de 23%
(Sources : Insee, Enquête annuelle de recensement 2007, RP99 - Exploitations principales)